Les outils d’analyse modernes permettent d’étudier sur site sans contact la matière et il est donc possible d’étudier les chefs d’œuvres sur lesquels peu d’informations existent. L’analyse par la surface, en particulier d’émaux peints requière une compréhension approfondie des interactions lumière- matière et des procédures particulières. Cette démarche est appliquée à la documentation du transfert des technologies d’émaillage européennes (et d’ingrédients) fait par les Jésuites au tournant des 17e- 18e siècles à la Cour de Chine pour satisfaire les désirs des Empereurs ainsi que dans les ateliers établis à Canton pour la production de porcelaines d’exportation.

Après avoir présenté le contexte historique, le corpus appartenant aux différents musées, et formuler les questions à résoudre nous présenterons les deux techniques non-invasives, la spectroscopie de fluorescence des rayons X et la micro-spectroscopie Raman, et les appliquerons à des pièces impériales et à celles attribuées à Canton avec une attention particulière pour la couleur bleue et les émaux blancs, jaune, vert, rouge, rose et violet. Une comparaison est faite avec les productions européennes contemporaines et chinoises antérieures ou postérieures. Ainsi il est alors possible d’identifier les embellissements/copies/faux. On voit qu’au 18e siècle la Chine était (déjà) l’atelier céramique de l’Europe en important à la fois savoir-faire et ingrédients.