SFECO-Conférence de Yolande CROWE
« Dans le cas des décors et des formes de la céramique du monde musulman, l’exotisme existe, dès le IXe siècle de notre ère, à l’arrivée des premières porcelaines chinoises. La décoration au bleu de cobalt rehausse la simplicité des copies mésopotamiennes. La Syrie, la Turquie et l’Asie centrale prennent le relai après l’invasion Mongole du XIIIe siècle.
En ce qui concerne la céramique persane bleu-blanc du XVIIe siècle, elle demeure un sujet peu étudié car pour en comprendre les formes et le répertoire décoratif il convient de connaître, autant que faire se peut, l’effet Kraak. Une certaine production de porcelaine dans la première moitié du XVIIe siècle correspond à la demande de la VOC (Verenidge Oostindiche Compagnie 1622) et de la EIC (East India Company 1600),géographiquement deux mondes à part.
Les fours de la Perse, dont les emplacements sont encore mal connus, essaient de remplacer le manque de livraisons chinoises à la fermeture des fours de Jingdezhen au moment de l’effondrement de la dynastie des Ming (1644). La période dure jusqu’à leur réouverture en 1682 sous l’empereur Qing Kangxi. C’est un moment bien représenté dans la collection du Victoria & Albert Museum. En me référant au catalogue Persia and China, Safavid blue and white ceramics in the Victoria & Albert Museum, il me sera possible de faire un certain nombre de comparaisons. Il se pourra même que j’arrive à dater l’apparition des vases à cols multiples dans la production des bleu-blancs de Delft.
Illustration: Vase à cols multiples, Iran, période safavide, XVIIe siècle ou fin du premier quart, Victoria & Albert Museum, Londres, 1082-1883.