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SFECO conférence par Brigitte Nicolas
9 novembre 2023 ; 18 h 00 – 19 h 30 CET
Les compagnies des Indes françaises et le commerce des porcelaines de Chine
Par Brigitte Nicolas, Directrice du musée de la Compagnie des Indes, Port-Louis
Conservatrice en chef du patrimoine, Brigitte Nicolas dirige le musée de la Compagnie des Indes depuis 2003. Sa politique d’acquisition et ses recherches portent principalement sur les objets d’art réalisés en Asie à la demande des Européens, du XVIe au XVIIIe siècle.
Les compagnies des Indes françaises et le commerce des porcelaines de Chine
À la fin du XVIe siècle, quelques États du nord de l’Europe n’entendent plus laisser les richesses du commerce d’outre-mer au profit des seuls ibériques bénéficiaires, depuis 1494,du monopole des découvertes, de la navigation et du commerce sur la quasi-totalité des mers du globe. Soutenant les initiatives de marchands et de marins, ces États favorisent la création de compagnies de commerce maritime auxquelles sont attribués d’importants privilèges régaliens : les compagnies des Indes. Elles se voient dotées d’une prérogative fondamentale : le monopole du commerce. Seuls leurs bateaux sont autorisés à se rendre dans les immenses territoires d’outre-mer qui leur sont assignés, du cap de Bonne-Espérance au Japon. En France, Louis XIV fonde la première compagnie des Indes en 1664 mais il faut attendre l’ouverture officielle du port de Canton aux Européens, à la toute fin du XVIIe siècle, pour qu’un premier vaisseau français privé soit expédié vers la Chine en 1698. L’Amphitrite est de retour à Lorient en août 1700 et est le premier des deux cents armements français à la Chine,perpétrés entre 1698 et 1792, directement depuis la France ou au départ d’un comptoir français d’Asie. À partir de 1715, les compagnies des Indes obtiennent l’autorisation de séjourner à Canton sous la sévère surveillance de l’administration du co-Hong. Depuis cette minuscule enclave européenne, les subrécargues des compagnies commandent marchandises et objets réalisés pour l’exportation vers l’Europe. Entre 200 000 et 300 000 porcelaines sont ainsi importées annuellement jusqu’au site exclusif de retour des marchandises d’Asie : Lorient.
Après avoir évoqué la Compagnie des Indes française, la conférence proposera un aperçu des porcelaines de Chine vendues et importées jusqu’à son site portuaire de Lorient, qu’il s’agisse des ventes officielles, du fret privé ou de la pacotille.
Illustration:
Aiguière et bassin famille verte aux armes des Duvelaër
Porcelaine chinoise d’exporta4on de famille verte, Chine de commande Chine, ateliers de Jingdezhen – Monture européenne
Porcelaine : Règne de Kangxi (1662-1722), vers 1720-1725. Monture : XVIIIe Porcelaine, émaux polychromes et argent pour la monture
Provenance : galerie Nicolas Fournery, Paris
Acquisi4on grâce au legs Maurice Loy
Lorient- Musée de la Compagnie des Indes, 2022.16.1
Auditorium Musée Cernuschi
Cette conférence sera suivie d’un dîner